Nous vous présentons Faeghah Amirarfaei : profil d’une bénévole de l’ATC

Jeudi, 9 Juillet, 2020

Cet article fait partie d'une série dʼarticles dressant le profil de bénévoles de lʼATC. En savoir plus sur la structure du bénévolat de lʼATC, le rôle des bénévoles et les avantages du bénévolat.

Faites la connaissance de Faeghah Amirarfaei, bénévole de l'ATC et conseillère en modélisation des transports à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Nous avons interviewé Faeghah au sujet de son expérience en tant que bénévole de l’ATC et de son travail dans le secteur des transports.

ATC : Parlez-nous de vous!

FA : Je suis née et j'ai grandi dans une ville relativement petite du nord-ouest de l'Iran, après que le pays ait connu une révolution et une guerre avec son voisin, l'Irak : une guerre qui a duré huit ans. J'ai encore quelques vagues souvenirs de cette époque. Je ne peux pas imaginer combien il a dû être difficile pour mes parents, que j'aime et à qui je suis profondément reconnaissante, d'élever leurs enfants dans ces circonstances aussi difficiles. J'ai une sœur, d'un an mon aînée, avec laquelle j'ai grandi et qui a rempli toute ma vie de sympathie, d'amour et de joie.

J'ai toujours été une bonne élève à l'école primaire et plus tard au lycée. Même si mes parents ne m'ont jamais forcée à faire des travaux scolaires, je le faisais volontiers et je crois que c'est ce qui m'a amenée plus tard à être acceptée dans l'une des meilleures universités d'Iran, l'école polytechnique de Téhéran. J’ai obtenu un baccalauréat en génie électrique, et comme je figurais parmi les trois meilleurs étudiants de la classe, j'ai été admise au programme de maîtrise dans la même faculté. Ce fut une grande réussite pour moi. À peu près à la même époque, j'ai commencé à travailler dans un institut de recherche sur l'énergie électrique à Téhéran en tant qu'ingénieure des systèmes. En étudiant pour ma maîtrise, j'ai connu mon futur mari, l'amour de ma vie, que je suis si reconnaissante d'avoir dans ma vie.

Depuis mon arrivée au Canada, j'ai fait des efforts considérables pour m'engager dans ma communauté et j'y ai contribué de plusieurs façons.

  • Pendant deux ans, j'ai encadré des élèves du secondaire dans le cadre du concours Robotique FIRST Québec.  
  • Dans le cadre d'un programme de la Chambre de commerce de Montréal, j'ai encadré plusieurs nouveaux immigrants afin de faciliter leur intégration au marché du travail. 
  • J'ai participé au programme Opération retour à l'école, qui vise à sensibiliser les jeunes à l'importance de l'éducation et à les encourager à persévérer dans leurs études pour s'assurer un meilleur avenir. 
  • Je suis actuellement membre du Comité de mobilité active de l'arrondissement de Verdun, qui vise à améliorer les infrastructures de transport actif dans le quartier.

ATC : Qu'est-ce qui vous a amené à faire carrière dans le secteur des transports?

FA : En tant qu'ingénieure des systèmes de contrôle, je savais que j'aurais plusieurs options pour ma future carrière. Je me souviens encore qu’un de mes professeurs d'université nous disait que l'ingénierie des systèmes de contrôle est comme une clé à molette; tout ce dont vous avez besoin est de connaître votre système, puis vous adapterez vos connaissances pour répondre aux exigences de ce système en particulier. Les études dans ce domaine m'ont permis d'acquérir une compréhension approfondie des systèmes, de la modélisation mathématique et des simulations, ce qui me pousse à toujours vouloir me renseigner sur les nouveaux systèmes en évolution.

Lorsque je suis arrivée au Canada, j'ai travaillé pour une entreprise de recherche et développement, Globvision, où j'ai contribué au développement d'un système de diagnostic des défaillances d'un satellite. J'ai conçu un système de diagnostic pour une cellule solaire. J'ai fait cela tout en terminant ma maîtrise en génie électrique et en informatique à l'Université Concordia. Plus tard, j'ai rejoint le département des systèmes de contrôle chez Pratt and Whitney Canada en tant qu'ingénieure des logiciels de contrôle. Ce fut une expérience inestimable, car j'ai eu la chance d’effectuer l'identification du système et la modélisation d'un moteur à réaction, en effectuant des tests sur un moteur réel dans la cellule d'essai.

Après quelques années, j'ai décidé de me tourner vers l'industrie du transport, et j'ai rapidement reçu une offre de Bombardier transport. En tant qu'ingénieure principale, j'ai travaillé à la conception et à l'intégration de logiciels pour plusieurs projets, dont Toronto Go-Transit et San Francisco BART. J'ai également effectué l'analyse des données du système de gestion de l'efficacité énergétique du métro de New York. Il y a environ deux ans, j'ai décidé de passer de l'autre côté de l'industrie des transports, ce qui a aussi été un virage du secteur privé vers le secteur public. J'ai alors accepté mon poste actuel à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) - la régie régionale des transports de Montréal - comme conseillère en modélisation des transports au sein du Service de planification des transports et de la mobilité. Cela m'a permis d'appliquer mon expérience et mes connaissances dans un domaine plus axé sur les gens et l’engagement communautaire.

ATC : De quelle réalisation professionnelle êtes-vous la plus fière?

FA : Je suis très heureuse que mon parcours n’ait jamais suivi une ligne droite; chaque fois que j'ai été confrontée à un défi, j'ai trouvé un moyen de le relever. L'une des réalisations récentes dont je suis fière est mon diplôme en communication professionnelle bilingue de l'Université McGill, qui sera bientôt terminé. 

Il est certain que la conception du système de contrôle CVC BART au CNRC (Conseil national de la recherche du Canada), à Ottawa, a été une expérience professionnelle unique dont je suis particulièrement fière. J'ai eu le plaisir de concevoir et d'ajuster les paramètres du système de contrôle en temps réel dans l'installation d'essai, avec les autres membres de l'équipe et le client.

ATC : Racontez-nous votre expérience en tant que bénévole de l’ATC

FA : À l'ARTM, nous collaborons avec plusieurs associations et organisations; je suis la représentante de l'ARTM auprès de l’ATC depuis 2018. Cela m'a permis d'acquérir une expérience précieuse dans la gestion de projets dans divers domaines et donc d'élargir ma vision dans le domaine des transports. J'ai également eu la chance de connaître la grande communauté des membres de l’ATC et de travailler avec eux dans le cadre de certains projets bénévoles. En outre, ma participation à l’ATC consiste à examiner les documents des séances des congrès de l’ATC.

ATC : En quoi le bénévolat au sein de l’ATC vous a-t-il aidée?

FA : L’ATC a ajouté un nouvel aspect à mon travail. Ma participation à des projets de l’ATC m'aide à sortir de mon domaine de travail direct, ce qui peut parfois être assez difficile au début du projet. Cependant, à mesure que le projet progresse, il me permet d'approfondir mes connaissances dans ce domaine. C'est ce que j'aime le plus de ma participation à l’ATC.  

J'aime aussi faire partie d'une communauté de professionnels du transport. C'est une excellente plateforme de partage des connaissances et cela m'apporte des responsabilités en tant que membre, ce qui me motive davantage pour atteindre mes objectifs de carrière.

ATC : Parlez-nous d'un enjeu que vous aimeriez aider à résoudre?

FA : En tant qu'ingénieure professionnelle ayant travaillé dans plusieurs industries et connaissant différents systèmes et processus, j'aimerais contribuer à l'intégration de technologies d'autres industries et domaines dans les transports, par exemple, l'application des algorithmes de la théorie des systèmes de contrôle ou de la science des données dans les transports. Cette contribution pourrait également prendre la forme de mentorat auprès de la prochaine génération d'ingénieurs et de professionnels pour répondre aux nouvelles possibilités et aux nouveaux défis.

ATC : Quels conseils donneriez-vous à une personne qui débute dans le secteur des transports?

FA : Je suggère aux personnes qui débutent dans ce secteur de chercher des mentors qui pourraient les aider à mieux comprendre l'entreprise et l'industrie. L'une des meilleures approches pour atteindre cet objectif consisterait à demander conseil auprès de personnes expérimentées dans l'entreprise. Au cours de ma carrière, de grands professionnels m'ont aidée à croire en moi et à sortir de ma zone de confort. Avec cet état d'esprit, je crois que le meilleur reste à venir.

 


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