Par Sunil Kothari (Directeur de portfolio, AtkinsRéalis) et Angela Brooks (Responsable du patrimoine naturel, AtkinsRéalis)
Les changements climatiques et la perte de biodiversité sont étroitement liés. La préservation et la protection de la biodiversité sont devenues des facteurs importants à considérer dans l’élaboration des projets de transport, alors que l’industrie du transport joue un rôle fondamental dans la construction d’un avenir durable. Nos dépendances et nos impacts sur le capital naturel – les actifs naturels et les services qu’ils nous fournissent, comme des aliments, de l’air propre, un climat stable et des possibilités culturelles et récréatives – sont souvent mal compris et sous-évalués lors de la prise de décisions. Cela peut mener à de mauvaises décisions d’investissement, à une dégradation de l’environnement et à des risques pour le bien-être humain. Dans un monde qui change rapidement, comment l’industrie du transport peut-elle transformer son mode de fonctionnement pour répondre à ces défis mondiaux, en même temps qu’aux besoins de notre société? Comment devons-nous investir dans des systèmes, des politiques et une infrastructure qui offrent de la fonctionnalité, tout en procurant des avantages sociaux et environnementaux plus larges?
Nous devons bien tenir compte des conséquences de nos activités et essayer de laisser cette planète dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvée, en utilisant des résultats guidés par les données qui peuvent mener à des solutions satisfaisantes pour tous et qui réduisent les impacts négatifs sur notre écosystème et protègent mieux la biodiversité.
En tant que chef de file du secteur du génie, AtkinsRéalis planifie et gère ses projets d’infrastructure de transport de manière à réduire la perte de biodiversité. C’est avec de bonnes données que des mesures peuvent être prises pour mieux gérer notre infrastructure.
Voici trois exemples de la façon dont nous avons adopté des technologies de pointe pour mieux comprendre la biodiversité et proposer une approche globale guidée par les données dans nos études environnementales à l’appui de la planification de la route de raccordement du Nord (RRN), un nouveau corridor routier proposé dans le Nord de l’Ontario, qui reliera les Premières Nations de Webequie et de Marten Falls au réseau routier provincial – un projet qui vise à améliorer de façon durable la prospérité économique et le bien-être des gens de la région.
Le Canada possède plus de deux millions de lacs et de rivières, lesquels contiennent 20 % de l’eau douce du monde. Pour assurer la santé de nos rives et de nos rivages et la durabilité de nos projets, il est essentiel que nous déterminions et surveillions les changements et les menaces aux populations d’espèces résidentes. Les méthodes traditionnelles d’évaluation des habitats aquatiques sont maintenant enrichies d’une nouvelle technique d’étude révolutionnaire connue comme l’ADNe.
La technique de l’ADNe suppose la collecte de matériel génétique excrété par des animaux aquatiques (particules de peau, fèces ou urine) pour détecter la présence d’espèces. Elle est particulièrement efficace pour détecter des espèces rares et difficiles repérer, comme l’esturgeon jaune. L’ADNe peut aussi aider à la détection précoce de ravageurs et ainsi permettre une réponse et une prévention plus rapides des dommages écologiques et économiques.
Étant donné la longueur et l’éloignement du corridor du projet de la RRN, la technique s’avère grandement avantageuse pour notre client pour suivre les espèces et surveiller les changements environnementaux afin de mieux comprendre la composition de l’écosystème. Ces données servent alors à prendre des décisions critiques sur la façon de concevoir et de construire la route.
Le carcajou est une espèce « menacée » en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et une espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril fédérale.
Afin de mieux comprendre la présence, l’abondance, la démographie et les comportements du carcajou dans la zone géographique de la RRN, les biologistes d’AtkinsRéalis ont élaboré une étude de deux ans sur le carcajou en consultation avec d’éminents chercheurs s’intéressant à cette espèce et rattachés à des institutions universitaires et de conservation, notamment la Wildlife Conservation Society et l’Université de Calgary.
L’étude recourt à des pièges photographiques couplés à des pièges à poils afin d’identifier individuellement les carcajous. Les individus sont identifiés au moyen d’une analyse non invasive de l’ADN des échantillons de poil recueillis et d’une analyse des photographies, qui peut permettre de distinguer les caractéristiques du pelage, uniques à chacun. L’étude de l’utilisation du territoire par le carcajou fournit de l’information précieuse sur l’impact des changements climatiques sur la répartition et les besoins en matière d’habitat du carcajou. Les données recueillies aideront nos clients à adopter des stratégies de conservation éclairées, y compris des mesures comme les corridors fauniques et les pratiques de construction qui peuvent aider à réduire la perturbation des habitats fauniques.
Un autre programme mené par AtkinsRéalis pour le projet de la RRN comporte le déploiement d’enregistreurs autonomes et portatifs de grande qualité pour sonder la composition des espèces aviaires dans la zone du projet.
Nous avons déployé des enregistreurs autonomes afin d’enrichir la collecte de données effectuée lors de recensements ponctuels et ainsi obtenir des données en vue de la modélisation de l’abondance et de la répartition et saisir les variations temporelles de la présence, de l’abondance et de la répartition des espèces d’oiseaux à différentes dates, différentes saisons et différents moments de la journée.
Les enregistreurs autonomes peuvent avoir des avantages par rapport aux recensements ponctuels traditionnels parce qu’ils peuvent recueillir des données durant une période plus longue, qu’ils ne sont pas limités par les conditions météorologiques et que les stations peuvent être échantillonnées de façon intensive sans perturber davantage le milieu ni augmenter considérablement les coûts du travail de terrain. Cela est plus particulièrement vrai dans les endroits éloignés, comme le projet de la RRN, où l’accès peut être limité en saison, où des préoccupations de sécurité limitent les techniques d’étude, comme les relevés pendant la nuit ou en hiver, et où les coûts sont prohibitifs.
La quantité de données recueillies par chaque enregistreur autonome était importante. Chaque année, jusqu’à 12 000 enregistrements ont été recueillis à chaque station, soit plus de 600 heures de données sonores pour chacune.
Les enregistrements sont analysés au moyen d’un système infonuagique (Wildtrax). Des biologistes compétents en matière d’identification des oiseaux ont interprété un sous-échantillon des enregistrements effectués à chaque station d’échantillonnage. Cette approche infonuagique a été retenue, car les auditeurs qualifiés peuvent travailler sur les enregistrements à partir de différents endroits, les gestionnaires des données peuvent suivre les progrès de chaque auditeur, les enregistrements peuvent être facilement réaffectés si un auditeur prend du retard ou quitte le programme et les données peuvent être facilement téléchargées pour analyse à n’importe quelle étape.
Ce ne sont que trois exemples du type de travail guidé par les données que fait AtkinsRéalis pour veiller à ce que ses projets soient durables sur les plans environnemental, social et économique. En tant qu’entreprise qui s’est donné pour mission de façonner un meilleur avenir pour notre planète et sa population, nous comptons des années d’expertise dans la conception d’ouvrages qui atténuent les effets néfastes des changements climatiques et de l’épuisement des ressources.
La faune et la biodiversité sont essentielles pour limiter les effets du réchauffement planétaire. Chez AtkinsRéalis, nous croyons que les projets durables visant à réduire les impacts négatifs sur l’écosystème tout en appuyant les pratiques d’affaires qui mènent à la prospérité économique ne sont pas contradictoires.
Il est possible de construire un avenir meilleur en adoptant des pratiques guidées par les données et des technologies qui peuvent protéger notre écosystème fragile. Toutefois, il nous revient de repousser les limites actuelles de l’innovation afin de soutenir une approche plus globale et de réaliser un avenir plus radieux.
Si vous souhaitez en apprendre davantage, veuillez communiquer avec ‹sunil.kothari@atkinsrealis.com› ou ‹angela.brooks@atkinsrealis.com›.
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