Par Glen Furtado
Le béton est le deuxième émetteur industriel de CO2 en importance dans le monde et représente jusqu’à 8 % des émissions mondiales de CO2 et 1,4 % de celles du Canada. C’est aussi le deuxième produit de base en importance dans le monde après l’eau, ce qui fait de la carboneutralité de l’industrie du béton un objectif primordial pour l’atténuation du changement climatique. L’industrie canadienne du béton a un historique d’innovation dans le contexte de forces du marché changeantes, et il existe aujourd’hui des technologies pour décarboner complètement le secteur de notre vivant – sans devoir recourir à des compensations.
En collaboration avec des partenaires de l’industrie, l’Association du ciment du Canada a récemment lancé Béton Zéro : Plan d'action net zéro de l'industrie canadienne du ciment et du béton. Notre plan d’action montre qu’avec les technologies actuelles, nous pouvons réduire nos émissions de 40 % d’ici 2030 et de 60 % d’ici 2040 (par rapport à 2020), et les éliminer totalement d’ici 2050.
L’innovation et la collaboration seront essentielles pour produire du ciment et du béton carboneutres d’ici 2050. Nous nous sommes associés à Emissions Reduction Alberta (ERA) pour produire un résumé de dix études de cas d'innovation et de collaboration dans le secteur du béton soutenus par ERA et le fonds TIER au cours des dix dernières années. Tous ces projets montrent comment l’innovation et les entrepreneurs canadiens tirent parti de la plupart des moyens de réduction des émissions, sinon de tous, et témoignent du leadership de l’industrie lourde du Canada en matière de technologie.
L’Association du ciment du Canada s’est associée à Emissions Reduction Alberta pour produire un résumé de dix études de cas d’innovation et de collaboration dans le secteur du béton. (Offert en anglais)
Pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050, notre industrie devra décarboner tous les maillons de la chaîne de valeur du ciment et du béton, à savoir le clinker, le ciment, le béton, la construction et l’absorption du carbone. Le rapport des études de cas décrit chacun de ces maillons et donne des exemples d’innovation et de collaboration dans le secteur du béton. De l’information sur la décarbonation du premier maillon, le clinker, est donnée ci-dessous.
Le clinker est l’ingrédient essentiel qui confère au ciment ses propriétés de liaison. C’est aussi le constituant du ciment et du béton qui émet le plus de gaz à effet de serre. Il est fabriqué en chauffant du calcaire et des minéraux à des températures extrêmes (environ 1 500 degrés Celsius) dans un four rotatif. Du CO₂ est généré par la combustion de combustibles fossiles pour chauffer le four et provient aussi des « émissions de procédé », en l’occurrence une réaction chimique du calcaire qui émet des gaz à effet de serre.
Le déploiement à pleine échelle de la technologie de captage et stockage du CO2 (CSC) lors de la fabrication du ciment pourrait grandement réduire les émissions de procédé et de combustion. Aucune autre technologie ou procédé ne peut aujourd’hui éliminer complètement les émissions de procédé.
La société Heidelberg Materials et le gouvernement du Canada ont annoncé en avril 2023 un partenariat pour construire une installation à pleine échelle de captage et stockage du CO2.
Les plans de la première installation à pleine échelle de CSC dans l’industrie nord-américaine du ciment sont déjà en préparation à Edmonton, en Alberta. La société Heidelberg Materials et le gouvernement du Canada ont annoncé en avril 2023 un partenariat pour la construire. Cette installation, qui devrait entrer en service d’ici la fin de 2026, captera chaque année plus d’un million de tonnes de CO₂ de la cimenterie d’Edmonton et de l’installation de cogénération de chaleur et d’électricité qui sera intégrée au procédé de captage.
La société Lafarge Canada évalue actuellement la faisabilité technique et économique d’une installation de CSC à sa cimenterie d’Exshaw, en Alberta, la plus grande au Canada. Sont envisagés dans le cadre du projet un réseau de transport et un pôle de séquestration qui pourraient relier plusieurs sites de captage industriel et créer un réseau de CO₂ dans la région de la vallée de la rivière Bow.
La société Lafarge Canada évalue la faisabilité technique et économique d’une installation de CSC à sa cimenterie d’Exshaw, en Alberta.
Il existe bien d’autres méthodes de réduction des émissions dans le secteur du ciment et du béton, pour tous les maillons de la chaîne de valeur. Pour en savoir plus sur l’innovation et la collaboration dans le secteur du ciment et du béton, lisez le rapport Scaling Innovation in Alberta Heavy Industry: 10 Case Studies of Innovation and Collaboration in the Concrete Sector que nous avons produit avec Emissions Reduction Alberta.
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