En 2013, la Direction de la Mauricie─Centre-du-Québec du ministère des Transports a
réalisé un projet visant l’amélioration de la sécurité routière sur la route 352 à Saint-Adelphe,
une municipalité située à 60 km au nord de Trois-Rivières. Ce projet, évalué à 3,9 M$,
consistait principalement à modifier une portion de route de 1,9 km afin d’éliminer une courbe
accidentogène. Les travaux ont nécessité le remplacement d’un ouvrage d’art, le
déplacement d’une portion de route, la réfection de huit exutoires et le réaménagement de la
structure de chaussée. Le projet échelonné sur environ neuf mois longeait la rivière Batiscan
sur plus d’un kilomètre de bande riveraine offrant une diversité écologique de grand intérêt.
Toutefois, certains secteurs détériorés requéraient un réaménagement pour favoriser
davantage la faune dans ce secteur.
Préalablement aux travaux routiers, plusieurs études réalisées en lacs et sur la rivière
Batiscan, confiées à un organisme sans but lucratif de la région, ont permis de déterminer
qu’une soixantaine d’espèces de poissons se retrouvaient dans le bassin versant de la rivière
Batiscan. Une caractérisation environnementale plus exhaustive du milieu naturel a par la
suite été enclenchée. Cette étude a appuyé l’opportunité de mettre en place des
aménagements propices au rétablissement et à la recolonisation de la faune et de la flore
d’un secteur qui se distinguait. La volonté d’accroître la valeur écologique du secteur était
soutenue non seulement par un souci de protection du patrimoine écologique et de
préservation de la faune aquatique déjà présente, mais aussi par le souhait de rétablir des
conditions environnementales connues avant l’anthropisation du secteur. De ce fait, les
objectifs du projet visaient le rétablissement d’une voie de migration de la faune ichthyenne,
la restauration et l’amélioration d’habitats fauniques et le reboisement des terrains acquis et
en servitude.
La protection de l’environnement a été prise en compte, et ce, dès l’installation des bureaux
de chantier et des dépendances. Par exemple, les espaces de stationnement ont été permis
aux endroits où la présence de véhicules et d’équipements ne risquaient pas d’avoir un
impact sur le milieu aquatique. En cours de réalisation, l’entrepreneur a mis en application
plusieurs bonnes pratiques telles que l’entretien, le nettoyage de la machinerie et le
ravitaillement en carburant à une distance d’au moins 30 mètres des milieux aquatiques. De
plus, afin de respecter les périodes de fraie et de migration de la faune ichthyenne, les
travaux en eaux ont été interrompus entre le 15 avril et le 15 juillet. Avec un budget limité
équivalent à environ 2,5 % des coûts totaux, et dont la moitié était consacrée à l’installation
d’un canal de dérivation, les mesures de protection environnementales devaient demeurer
efficaces tout au long du projet. Le canal de dérivation a certes permis de limiter l’apport en
sédiments dans la rivière Batiscan, mais exigeait de repenser les façons de faire pour le
déploiement de différentes méthodes de protection et d’aménagements préconisés pour
protéger l’environnement.