Article vedette d’un commanditaire de l’ATC – AECOM
Par Edward Stubbing, chef de service, STI et technologies de transport émergentes
Nous sommes tous ensemble sur la voie de la décarbonation des transports, mais le rythme du changement et les obstacles rencontrés sont différents selon les circonstances. La décarbonation de notre société n’a jamais été aussi pressante puisque nous continuons de constater les impacts des changements climatiques au Canada et dans le monde. Le secteur des transports au Canada, en particulier le transport routier, est responsable d’environ le quart des émissions totales de gaz à effet de serre du pays et est devenu l’un des principaux secteurs d’intérêt pour la réduction des émissions. Malgré cela, les politiques régionales, l’innovation technologique et les tendances sociales ont un impact significatif sur le modèle de décarbonation d’un océan à l’autre.
Les politiques fédérales visaient d’abord à soutenir la transition vers des parcs de véhicules plus importants et à kilométrage élevé, comme le transport en commun, tandis que plusieurs provinces comme la Colombie-Britannique et le Québec investissaient dans les infrastructures. Bien que presque tous les efforts déployés à ce jour par les différents ordres de gouvernement aient contribué à entamer une transition vers des technologies à zéro émission, certains ont eu plus de succès que d’autres. Bien qu’ultimement, le succès de ces efforts se mesure par la variation de la trajectoire des changements climatiques sur laquelle le monde se trouve actuellement, en termes plus immédiats, des objectifs tels que l’objectif fédéral d’interdire la vente de moteurs à combustion après 2035 sont un meilleur indicateur de succès. Toutefois, a moins d’une décennie de cette échéance, les tendances actuelles laissent présager un avenir incertain.
Alors que les constructeurs automobiles investissent dans le développement de technologies à zéro émission prêtes à être commercialisées, telles que les véhicules électriques à batterie lithium-ion (VEB), l’accent est mis sur les politiques et l’infrastructure qui soutiendront cette transition à grande échelle. AECOM a soutenu bon nombre de municipalités, d’organismes provinciaux, de parcs de véhicules privés et d’organismes fédéraux dans l’élaboration de programmes à zéro émission favorisant l’adoption des technologies et la décarbonation.
Comment faire avancer les choses?
De multiples explications ont été avancées sur les raisons pour lesquelles l’adoption des technologies à zéro émission est en deçà de l’objectif, notamment l’insuffisance des infrastructures de recharge, les prix élevés de l’énergie et la disponibilité limitée des véhicules. Il ne suffit pas d’appuyer sur un interrupteur pour remplacer la technologie de propulsion de quelque 26 millions de véhicules immatriculés au Canada. La mise en œuvre d’une transition technologique de cette ampleur nécessite un programme échelonné à grande échelle, ce qui devient encore plus difficile lorsque le nombre d’intervenants correspond à presque tout le Canada. Cependant, il existe de nombreux exemples de réussite dans la décarbonation des transports.
Information : à l’ère de la désinformation et des sources non vérifiées, il n’est pas surprenant qu’il y ait régulièrement des histoires inexactes qui circulent sur les VEB. Certains peuvent prétendre que les batteries lithium-ion sont plus susceptibles de prendre feu que les moteurs à combustion traditionnels (0,03 % contre 1,5 % selon le National Transportation Safety Board des États-Unis), ou que les émissions de carbone associées à la production d’une batterie lithium-ion sont plusieurs fois supérieures à celles d’un moteur à combustion (8,8 tonnes contre 5,6 tonnes de CO2 selon l’Environmental Protection Agency des États-Unis), ces histoires servent à véhiculer de fausses informations concernant les VEB. Diverses organisations ont mis en place des campagnes d’information efficaces pour partager des informations essentielles sur les avantages des véhicules à zéro émission, sur ce qu’il faut rechercher lorsqu’on envisage l’achat d’un véhicule et sur la possession et la recharge d’un véhicule. Lorsqu’elles sont mises en œuvre avec succès, ces campagnes sont directement liées à une augmentation des tendances en matière d’adoption des VE.
Infrastructure de recharge publique : on pense à tort que sans recharge publique, les technologies de VEB ne seront pas adoptées. Toutefois, dans de nombreuses villes où l’adoption de ces technologies est particulièrement élevée, le ratio bornes de recharge publiques-véhicules est parmi les plus bas. Le coût d’investissement de l’installation de bornes de recharge publiques est généralement beaucoup plus élevé que tout retour sur investissement réaliste. Cela se traduit par des tarifs de recharge plus élevés que les tarifs des services publics locaux. Une enquête auprès de propriétaires de VE a révélé que la plupart d’entre eux ont trouvé d’autres façons, parfois créatives, d’accéder à la recharge privée à domicile, au bureau ou dans d’autres endroits qui donnent accès à des tarifs d’énergie parmi les plus bas.
Cela ne signifie pas que la recharge publique n’a pas de rôle à jouer. En fait, dans des villes comme Toronto et Vancouver, où les immeubles résidentiels à logements multiples hébergent jusqu’à la moitié de tous les résidents, les programmes publics de recharge vont jouer un rôle majeur pour faciliter la transition. Cependant, dans un grand nombre de situations, la recharge publique à vitesse plus lente ne sera pas assez attrayante pour créer une forme de rendement sur les sommes investies. Par conséquent, les organismes publics souhaitant fournir des infrastructures devraient se concentrer sur le développement d’infrastructures de recharge rapide capables de répondre aux besoins de recharge rapidement, de prendre en charge les véhicules commerciaux plus grands puisqu’il est souvent plus difficile pour le secteur privé d’aménager de telles infrastructures.
Politique : le réseau de transport routier actuel est une construction complexe, tout comme les politiques qui soutiendront l’adoption des VE. Alors que le secteur public s’efforce d’atteindre un avenir à zéro émission nette, les outils politiques constituent une partie importante des options pouvant encourager la transition au sens large. Il peut s’agir notamment de politiques de gestion de la demande de transport (GDT) axées sur les incitatifs pour VE, comme la recharge, les subventions, ou alors de politiques sectorielles plus saines telles que la directive de la Ville de Toronto selon laquelle tous les demandeurs de permis de véhicule avec chauffeur doivent être zéro émission d’ici 2030. De nombreux organismes, quel que soit l’ordre de gouvernement, ont la possibilité d’utiliser de tels outils politiques, bien qu’elles doivent être contrebalancées par des mesures incitatives qui permettent l’adoption des technologies.
Donner l’exemple : à mesure que le rythme d’adoption devrait s’accélérer, les organismes du secteur public peuvent donner l’exemple en faisant passer leurs propres parcs de véhicules à des technologies à zéro émission. Donner l’exemple est une étape majeure qui démontrera l’importance de cette transition et l’engagement pris pour s’attaquer à un problème qui nous concerne tous. Partout au pays, des parcs de véhicules tels que ceux du transport en commun, des travaux publics, des services de messagerie, des services de transport et de logistique, entre autres, planifient et mettent en œuvre des stratégies de transition. Ces stratégies ont contribué à créer une demande de véhicules à zéro émission et de réseaux de recharge stratégiques, et elles ont démontré la faisabilité et l’efficacité de cette technologie.
Nommée première entreprise de transport, de transport en commun et de transport ferroviaire par Engineering News-Record, année après année, la société AECOM est le partenaire de confiance des organismes publics du Canada et des États-Unis dans leur parcours vers la décarbonation.
Lien vers le site Web d’AECOM sur la décarbonation : https://aecom.com/fr-ca/markets/energy/transportation-decarbonization/.