Résilience des systèmes de transport par temps extrêmement froid

Lundi, 26 Janvier, 2015

Cet article offre une discussion sur la résilience des systèmes de transport par temps extrêmement froid.

Dans cette contribution aux Nouvelles de l’ATC, Terry Zdan, consultant en politiques à l’emploi de la direction de l’Élaboration des politiques et des services, Infrastructure et Transports Manitoba, fournit une vue d’ensemble sur l’incidence des changements climatiques sur les systèmes de transport. Cet article, rédigé à la suggestion du Groupe de travail sur les changements climatiques de l’ATC, met en évidence les initiatives liées aux changements climatiques mises en place par l’ATC et ses organisations membres.

Dans un monde en constante évolution caractérisé par une variabilité climatique sans cesse croissante, il nous faudra davantage de ressources pour accroître la résilience des systèmes de transport en réponse aux conditions météorologiques hivernales extrêmes.

Aux fins de l’article, « la résilience aux changements climatiques [est] définie comme la capacité d’un système : 1º d’absorber les contraintes et de rester fonctionnels malgré les contraintes externes qu’imposent sur lui les changements climatiques et 2º de s’adapter, de se réorganiser et d’adopter des configurations plus souhaitables qui en accroissent la durabilité et le préparent mieux à affronter les changements climatiques futurs ». [1] [2]”  [1]

Les organisations du secteur des transports peuvent envisager de réévaluer de quelle façon les changements climatiques, qui influent sur les précipitations, se répercutent sur les normes de conception hydraulique. L’infrastructure est conçue et construite selon des codes et des normes qui reposent largement sur le climat passé et qui, en attendant d’être révisés, restent dissociés des nouvelles tendances relatives aux températures extrêmes et aux aléas climatiques.

L’examen des seuils critiques des systèmes de transport et l’intégration des facteurs changements climatiques dans la prise de décisions et la gestion relatives aux politiques, à la programmation et aux projets liés à ces systèmes peut aider à en accroître la résilience.

Les défis associés au climat hivernal canadien

Les changements climatiques, incluant les épisodes de temps extrêmement froid, continueront de poser de nombreux défis : sécurité routière; fermetures d’aéroports; bris et défaillance d’équipement; gel de carburant; fermetures d’autoroutes et de ponts; retards du transport ferroviaire et maritime des marchandises; retards et congestion des itinéraires des chaines logistiques et d’approvisionnement. 

Au Canada, les lacunes en matière de résilience sont amplifiées par la très grande envergure des réseaux de transport caractérisés par de longs itinéraires de transport des personnes et des marchandises. « À titre d’exemple, les compagnies ferroviaires ont indiqué que les conditions météorologiques extrêmement froides qui ont balayé l’Ouest canadien l’hiver dernier étaient la cause principale des retards occasionnés dans le transport du grain ».[2] [traduction]

En janvier 2014, des températures anormalement basses et de fortes chutes de neige ont occasionné la fermeture temporaire de plusieurs autoroutes dans le sud-ouest de l’Ontario.    

« Presque toutes les régions du Canada qui ont été frappées par les grands froids ont connu des vents constants de 30 à 40 kilomètres/heure. À certains endroits sur la rive nord du lac Érié, les vents ont atteint les 70 kilomètres/heure, avec des bourrasques de 100 kilomètres/heure. Cela a eu pour effet d’occasionner des facteurs éoliens aussi bas que −48 °C. Plusieurs endroits en bordure du lac Ontario et dans la vallée du Saint-Laurent ont éprouvé des cryoséismes, ou tremblements de glace ».[3] [traduction]

La sécurité de l’infrastructure routière, comme les ponts, est aussi touchée par le temps extrêmement froid. Les restrictions de circulation sur le pont de la Confédération, à l’Île-du-Prince-Édouard, ne s’appliquent habituellement qu’aux véhicules à profil élevé, aux motocyclettes et aux véhicules tirant des objets. Toutefois, le 16 février 2014, le pont a été fermé à toute circulation en raison de conditions hivernales difficiles.[4]

Les changements climatiques continuent d’influer sur les régimes météorologiques de l’Amérique du Nord. Une étude de 2014 de l’Université de l’Indiana a révélé que les endroits où l’on observe de fortes anomalies de température – au-dessus ou en dessous de la moyenne – se réchauffent encore plus rapidement que la moyenne générale.

« Il peut sembler paradoxal que le réchauffement planétaire s’accompagne de temps hivernal plus froid à certains endroits. […] l’observation cadre avec les théories au sujet des changements climatiques, selon lesquelles un réchauffement plus important dans la région de l’Arctique entraîne des changements dans le courant-jet, ce qui peut donner lieu à des périodes prolongées de temps froid à certains endroits sous les latitudes septentrionales moyennes… ».[5] [traduction]

Comprendre les incidences des changements  climatiques

Le dioxyde de carbone, qui provient en particulier de la combustion de combustibles fossiles, est le principal facteur des changements climatiques. Une analyse des tendances en matière de transport d’Environnement Canada montre que près du quart des émissions de gaz à effet de serre du pays sont attribuables aux activités de transport.

*Source : Environnement Canada, « Émissions de gaz à effet de serre par secteur économique »

L’amélioration de la résilience des systèmes de transports exige un engagement ferme à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).  La réduction des émissions de GES exige l’adoption de nouveaux comportements à l’échelle institutionnelle et individuelle, ainsi que la mise en place de technologies novatrices et de mesures de conservation et de substitution des carburants. Des évaluations du risque et de la vulnérabilité, selon différents scénarios du climat futur, peuvent aussi aider les organisations à mieux comprendre les incidences des changements climatiques.

Certaines organisations, comme Ingénieurs Canada, réalisent des travaux pour aider à déterminer les risques climatiques de l’infrastructure publique existante. Coparrainé par Ressources naturelles Canada, le Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP) évalue la vulnérabilité de l’infrastructure au climat actuel et futur. Dans le cadre d’une évaluation de la vulnérabilité du CVIIP, tous les aspects de l’ingénierie, de la conception, de la construction, des matériaux, de la gestion de l’eau ainsi que de l’exploitation et de l’entretien sont étudiés du point de vue de la résilience aux extrêmes climatiques.

Le Réseau canadien des scénarios de changements climatiques (RCSCC) peut aussi offrir des scénarios climatiques pour aider les organisations à élaborer des plans et des stratégies d’adaptation à accroître la résilience des systèmes de transport.

[5] Source : http://www.sciencedaily.com/releases/2014/12/141209101308.htm consulté le 10 décembre 2014. 

 

 

 

 


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