Cassidy Menard, ministère de l’Infrastructure des Territoires du Nord-Ouest, décrit les projets mis de l’avant pour mesurer le rendement de la nouvelle autoroute reliant Inuvik et Tuktoyaktuk.
L’autoroute Inuvik-Tuktoyaktuk (AIT) est devenue la voie de convergence de la recherche de pointe dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO).
« Nous espérons que les avancées scientifiques réalisées dans le cadre de ce projet serviront à stimuler le développement d’importants partenariats de recherche entre les autorités fédérales et territoriales, le milieu universitaire et les Inuvialuit », a indiqué le scientifique Steve Kokelj, spécialiste du pergélisol.
Ces projets comprennent l’étude des coupes de remblais de grande profondeur, le rétablissement écologique des bancs d’emprunt en région nordique et la mise en place de stations sentinelles de surveillance du pergélisol. Chacun de ces projets vise à évaluer des aspects précis du rendement de cette autoroute et acquérir les connaissances requises pour établir de nouvelles stratégies de gestion des risques particuliers de la construction routière dans le Grand Nord. En réponse aux effets du changement climatique, il devient essentiel d’établir des techniques d’atténuation et de gestion bien renseignées et fondées sur la recherche scientifique.
Photo : site d’essai d’une installation de drainage novatrice en bordure de l’AIT. Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest
L’étude du pergélisol s’avère de très grand intérêt pour les chercheurs du Grand Nord. Le Réseau de stations sentinelles de surveillance du pergélisol, qui compte plus de 70 installations de surveillance de la température du sol, a été mis en place dans le but de recueillir des données sur toute la longueur de l’AIT.
« Ce projet a pour but d’évaluer et surveiller la température du sol, pour ensuite cartographier la distribution de la glace souterraine et des autres indicateurs du risque de sensibilité au dégel », souligne Steve.
Le projet d’étude des remblais en profondeur, réalisé en partenariat avec l’Université du Manitoba et grâce au soutien financier de Transports Canada et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, a pour but de mesurer la stabilité structurale des matériaux de remblai placés en grande profondeur, ainsi que les particularités de l’utilisation des produits géosynthétiques de renforcement en milieu arctique.
Il est souhaité que la connaissance approfondie de cette technologie mènera à des techniques de construction qui permettront de réduire la déformation des remblais au moment du dégel et d’ainsi maintenir la stabilité structurale de l’autoroute. Les activités de surveillance de ces coupes d’essais se poursuivront jusqu’en avril 2019.
Le projet d’évaluation des installations novatrices de drainage, réalisé en collaboration avec l’entreprise Terratech Consulting Ltd., devrait également permettre d’approfondir le savoir dans ce domaine.
« Nous cherchons à déterminer si les structures de drainage comprenant des composantes de polyéthylène de haute densité et des sols renforcés avec des toiles géosynthétiques permettent de réduire le tassement excessif du sol et la migration de la chaleur vers le pergélisol », a indiqué Ann Kulmatycki, chef des Ouvrages d’art de transport du gouvernement des TNO.
Plusieurs de ces projets font partie du Programme de surveillance des réseaux de transport des TNO, qui est financé conjointement par le gouvernement des TNO et Transports Canada.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du Canada ont contribué au total 1 636 200 $ à la recherche sur le changement climatique dans le cadre de l’Initiative d’adaptation des transports dans le Nord.
La construction d’un grand projet routier en région nordique présente sans contredit d’importants défis.
Selon Kevin McLeod, sous-ministre adjoint responsable de la Gestion des actifs au ministère de l’Infrastructure des TNO, « il s’est avéré assez difficile de recruter, former et maintenir en poste les travailleurs spécialisés requis pour ce genre de projet. »
Pour surmonter cette difficulté, le gouvernement des TNO a décidé d’employer des travailleurs locaux et d’offrir aux quelque 180 travailleurs requis pour l’entière durée du projet toutes les occasions de formation et de perfectionnement requises.
« Ce projet a aussi exigé la coordination soignée des rapports avec les fournisseurs, la mise en place d’un programme exhaustif d’entretien préventif et la préparation d’un plan de contingence très détaillé trois ans avant le début des travaux », a ajouté Kevin.
Une fois complétée, cette autoroute d’une longueur de 137 kilomètres reliera la municipalité d’Inuvik et le hameau de Tuktoyaktuk, et offrira aux visiteurs un lien routier jusqu’à la splendide mer de Beaufort, un des principaux joyaux de l’Arctique.
En plus des avancées réalisées en matière de recherche et développement, l’autoroute Inuvik-Tuktoyaktuk devrait avoir des répercussions positives sur le coût de la vie des résidents, particulièrement à Tuktoyaktuk.
La nouvelle autoroute éliminera le besoin d’une route de glace saisonnière, ce qui permettra la livraison des marchandises à longueur d’année. L’autoroute améliorera également l’accès aux services de soins de santé et aux établissements d’enseignement, en plus d’offrir de nouvelles possibilités récréatives et sociales à Inuvik et à Tuktoyaktuk.
Des célébrations sont en préparation pour l’ouverture officielle de l’autoroute Inuvik-Tuktoyaktuk, qui est prévue pour le 15 novembre 2017. Les activités de cette fête, qui auront lieu à Inuvik et à Tuktoyaktuk, seront organisées conjointement par le gouvernement des TNO, le gouvernement du Canada, les autorités autochtones et les autorités municipales.
Et après cette ouverture officielle, l’autoroute Inuvik-Tuktoyaktuk continuera d’attirer des chercheurs des quatre coins du Canada pour de longues années à venir.
Pour tous les détails sur l’état d’avancement du projet de construction de l’autoroute Inuvik-Tuktoyaktuk, prière de consulter le site officiel du projet.
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