Prise en compte de scénarios d'aménagement dans un modèle de projection démographique à micro-échelle

Il y a une dizaine d’années, dans le cadre des travaux liés au plan de transports de l’agglomération de Québec, nous avons été confrontés aux cas de certaines localités de banlieues, exposées à de fortes perspectives de croissances, mais dont les territoires étaient déjà très largement urbanisés. Malgré le soin apporté à la préparation des projections, l’exercice se révélait soudainement suspect puisque les territoires disponibles ne semblaient pas pouvoir recevoir tous les ménages prévus. Nous venions de toucher aux limites propres des modèles strictement démographiques qui découlent simplement de leur complète «insensibilité» vis à vis divers aspects de la réalité dont certaines contraintes matérielles. Or, si le problème peut paraître évident après-coup, on doit constater qu’il ne devient manifeste que dans certaines circonstances assez particulières. Pour que de tels problèmes puissent se révéler il faut en effet travailler à une échelle suffisamment fine : localité ou zone de planification, et il faut traduire en termes de «ménages» les perspectives d’évolution de la population. Il faut aussi, bien entendu, qu’en des points quelconque, les perspectives de croissance débordent effectivement des possibilités de développement et il faut une très bonne connaissance du territoire et des contraintes d’aménagement. Lorsque nous avons voulu formaliser l’identification de «plafonds de développement» nous avons dû constater cependant que ce n’était pas la même chose, ni sur le plan technique, ni sur le plan «politique», d’identifier des potentiels que de déterminer des plafonds de développement et que l’idée de plafonds uniques de développement devait être écartée parce que trop simpliste. Même dans les cas limites de localités de banlieue dont les territoires seraient entièrement développés, on doit en effet admettre que des opérations de densification ou de redéveloppement restent toujours «possibles», même si elles sont «improbables», et qu’à ce titre, tout plafond de développement repose sur certaines hypothèses… Quelques années plus tard, quand nous avons entrepris d’implémenter les fonctions relatives aux contraintes d’aménagement dans notre modèle de projection, nous les avons donc tout de suite conçues comme des éléments d’un module de scénarisation permettant de considérer différents plafonds de développement correspondant à divers niveaux de contraintes. Quoique nous ayons dû la nuancer, l’idée qu’il y aurait des limites «matérielles» au développement nous a cependant fortement orienté dans notre recherche des principes et des mécanismes devant être appliqués à la réallocation des ménages. En corollaire de la prise en compte de contraintes strictement «objectives», nous souhaitions en effet développer, pour la réallocation des ménages, une approche et des procédures qui seraient les plus neutres possibles au regard des tendances observées et c’est cette neutralité, croyons-nous, qui fait tout l’intérêt de notre modèle comme outil d’évaluation de scénarios d’aménagement.

Author

Desgagnés, P

Titre de la séance

MEILLEURES PRATIQUES DE PLANIFICATION DES TRANSPORTS URBAINS

Organisateurs

Comité permanent de la planification des transports et de la recherche

Year

2004

Format

Paper

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