La démarche du ministère des Transports et de l’Infrastructure de la Colombie-Britannique vers la résilience climatique

Mardi, 21 Février, 2023

Article vedette d’un commanditaire de l’ATC

La société Arcadis IBI Group collabore avec le ministère des Transports et de l’Infrastructure de la Colombie-Britannique et Infrastructure Canada pour définir des orientations visant à parvenir à la résilience climatique. La démarche dans laquelle s’est engagé le Ministère peut inspirer d’autres administrations canadiennes faisant face à des défis semblables. 

La nécessité de s’adapter

La Colombie-Britannique subit les effets des changements climatiques sous la forme de conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes et plus graves. L’infrastructure de transport que possède et entretient le Ministère revêt une importance capitale. Les routes de la Colombie-Britannique permettent aux collectivités de recevoir les biens et services nécessaires à leur subsistance et ont une incidence directe sur les chaînes d’approvisionnement de l’ensemble du Canada. Comme l’a montré l’inondation catastrophique de novembre 2021 en Colombie-Britannique, la perte d’accès peut avoir des conséquences désastreuses. Reconnaissant le défi, le Ministère a élaboré une approche pluridisciplinaire pour parvenir à la résilience climatique. Il a commencé en 2022 à examiner les approches systémiques dans l’étape suivante de sa démarche vers la résilience climatique.

Prendre les devants avec une approche pluridisciplinaire

Le Ministère a lancé une approche pluridisciplinaire des infrastructures résilientes aux environs de 2006, en prenant l’initiative de planifier, de concevoir et de construire une infrastructure résiliente face aux pressions croissantes des changements climatiques. L’approche du Ministère a débuté dans un effort collaboratif, alors qu’il était membre du Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP), sous la direction d’Ingénieurs Canada. Un principe fondamental du CVIIP est qu’on ne peut obtenir une adaptation efficace aux changements climatiques sans d’abord comprendre les risques pour l’infrastructure. Ce n’est qu’après cela que des solutions d’adaptation visant à atténuer les risques peuvent être définies, hiérarchisées et mises en œuvre.

Les travaux du CVIIP ont abouti à ce qui est maintenant connu dans l’ensemble de l’industrie comme le protocole CVIIP. Celui-ci établit un processus structuré qui peut être utilisé d’une manière uniforme et reproductible pour évaluer les risques climatiques pour l’infrastructure.

Entre 2010 et 2014, le Ministère a appliqué le protocole CVIIP à cinq corridors routiers représentatifs en Colombie-Britannique, d’une longueur allant de 45 km à 220 km. Cette application du protocole CVIIP comptait sur un partenariat avec le Pacific Climate Impact Consortium (PCIC) afin d’obtenir des projections climatiques et de les interpréter. Des ateliers ont été convoqués avec des groupes pluridisciplinaires de spécialistes participant directement à la mise en place de l’infrastructure du Ministère, dont des spécialistes dans les domaines géotechnique, hydrotechnique et hydrologique, de l’électricité, de l’environnement, des opérations, des ouvrages civils et de la circulation. Les ateliers du protocole CVIIP offrait une plateforme pour déterminer de façon systématique les conséquences et risques potentiels pour l’infrastructure routière d’après les dangers climatiques décrits par les climatologues du PCIC. Les évaluations selon le protocole CVIIP ont donné les résultats suivants :

  • À partir d’une liste initiale de 100 catégories d’ouvrages (ponceaux, murs de soutènement, éléments de signalisation, ponts, chaussées, etc.), seulement 14 catégories d’ouvrages ont été définies comme étant à haut risque face aux changements climatiques.
  • Les principales menaces à ces 14 catégories à haut risque se rattachaient toutes à cinq phénomènes climatiques liés aux précipitations.

À partir des résultats des cinq évaluations réalisées selon le protocole CVIIP, le Ministère a publié en 2014 un document sur les meilleures pratiques qui comprend 16 recommandations pour la réalisation des évaluations des risques climatiques.

Intégration des risques climatiques aux politiques

En 2015, s’appuyant sur les enseignements tirés des mises en œuvre du protocole CVIIP et des conclusions du document portant sur les meilleures pratiques, le Ministère a énoncé une nouvelle politique sous la forme de la circulaire technique T-04/19 (mise à jour en 2019). Cette politique a été élaborée en collaboration avec un comité multipartite coprésidé par Dirk Nyland, ancien ingénieur en chef du Ministère, et Zane Sloan, spécialiste principal des risques climatiques chez Arcadis IBI, et avec la participation de l’Association des ingénieurs-conseils de la Colombie-Britannique, des Ingénieurs et géoscientifiques de la Colombie-Britannique et du Pacific Climate Impact Consortium.

La circulaire technique T-04/19 définit les attentes à l’égard de tous les mandats de conception technique du Ministère. La politique enjoint les ingénieurs en charge des projets de remplir et de soumettre une fiche des critères de conception résiliente aux changements climatiques. Cette fiche rend compte des critères de conception ajustés aux changements climatiques, de la façon dont la conception tient compte des changements climatiques et des coûts des adaptations.

Évaluations détaillées des risques climatiques

En 2022, le Ministère est passé au niveau suivant des évaluations des risques climatiques à l’aide d’un nouvel outil : le Guide d’évaluation préalable de haut niveau du CVIIP. Zane Sloan, d’Arcadis IBI, a présenté le Guide au Ministère, puis a aidé à coordonner et à faciliter la première application d’une évaluation détaillée des risques climatiques. Le Guide applique les mêmes processus que le protocole CVIIP, mais tire parti d’une feuille de calcul conçue expressément pour rationaliser et simplifier les évaluations des risques climatiques. Il sert à réaliser des évaluations détaillées des risques climatiques de projets individuels au cours de la conception technique. Les 14 catégories d’ouvrages à haut risque et les cinq phénomènes climatiques liés aux précipitations, définis lors des applications du protocole CVIIP, sont prérenseignés dans la feuille de calcul. Ils sont élargis selon le contexte de l’infrastructure vulnérable de chaque projet particulier. Le modèle prérenseigné est ensuite transmis à l’équipe de conception des projets pour qu’elle y inscrive l’emplacement de chaque ouvrage en voie de conception dans chaque catégorie d’ouvrages à haut risque.

Des ateliers en ligne ont servi de plateforme à une équipe pluridisciplinaire de spécialistes pour mettre en pratique le processus d’évaluation des risques climatiques du Guide d’évaluation préalable de haut niveau du CVIIP. Après avoir terminé les ateliers d’évaluation des risques climatiques avec la feuille de calcul du Guide, l’équipe de conception examine les risques, les observations et les conséquences potentielles relevés. Ensuite, les concepteurs élaborent des solutions pour atténuer les risques et en font rapport. La mise en œuvre des solutions se termine avec la conception et la construction d’une infrastructure résiliente en conformité avec la politique du Ministère, soit la circulaire technique T-04/19.

Le passage à une approche systémique

L’approche pluridisciplinaire utilisant le protocole CVIIP et le Guide d’évaluation préalable de haut niveau du CVIIP est efficace pour déterminer la façon dont les changements climatiques ont des effets directs sur les éléments de l’ensemble d’un système. Or, dans un système, comme le réseau routier du Ministère, les ouvrages n’existent pas isolément : ils servent d’autres systèmes et sont servis par d’autres. La reconnaissance et la gestion de l’interdépendance de plusieurs systèmes peuvent devenir déterminantes dans le contexte de la résilience : comme l’a montré l’inondation catastrophique de novembre 2021 en Colombie-Britannique, la défaillance d’un ouvrage peut se répercuter sur plusieurs secteurs de l’économie.

Pour relever le défi, le Ministère et Infrastructure Canada ont retenu les services d’Arcadis IBI pour faire de la recherche et élaborer une orientation sur la façon d’améliorer l’approche actuelle de la résilience climatique à l’aide d’approches systémiques. Une approche systémique porte son regard au-delà des ouvrages individuels pour tenir compte des relations entre les éléments, dont les systèmes physiques, comme l’hydrologie en amont et les systèmes humains. Elle encadre les solutions d’adaptation afin de tenir compte de l’interdépendance et de l’interconnexion ainsi que des effets en cascade. Dans le contexte du Ministère, l’infrastructure routière est un système : un ensemble de différents éléments structurels et non structurels qui sont reliés et organisés pour permettre la mobilité. Cet ensemble n’est qu’un parmi bien d’autres ensembles qui sont étroitement liés en Colombie-Britannique et au Canada, comme les services d’urgence, les municipalités, les services publics, les collectivités autochtones, les chaînes d’approvisionnement et l’industrie touristique.

Revue des meilleures pratiques

Arcadis IBI a d’abord fait de la recherche et réalisé une synthèse des meilleures pratiques d’administrations de partout sur la planète en ce qui a trait aux approches systémiques de la résilience des infrastructures. Les enseignements d’administrations de pays ou de villes comme la France, New York, les Pays-Bas, Singapour, Calgary et l’Australie sont à l’effet que les méthodes d’adaptation aux changements climatiques donnent de meilleurs résultats lorsque l’adaptation tient compte de l’interdépendance des systèmes d’infrastructures. Il s’agit ensuite de mobiliser ces organismes et collectivités interdépendants pour mettre en œuvre des adaptations de l’infrastructure aux changements climatiques. En d’autres termes, il faut cesser de travailler en silos et collaborer avec les autres. Autrement, les possibilités de parvenir à la résilience climatique pourraient se dissiper.

De la théorie à la pratique

Le rapport d’Arcadis IBI a mis en évidence la complexité et les caractéristiques des approches systémiques de la résilience des infrastructures de partout dans le monde. Se fondant sur ces enseignements, Arcadis IBI s’affaire maintenant à produire un guide pour le Ministère et Infrastructure Canada. Le Guide aidera les professionnels des infrastructures partout au Canada à mettre en œuvre une approche systémique de la résilience climatique. Il sera de nature générique et pratique et pourra donc s’appliquer à tout autre type d’infrastructure, et pas seulement à l’infrastructure de transport. Restez à l’affût des nouvelles sur le sujet!

Merci à Arcadis IBI Group d’être un commanditaire de l’ATC. Apprenez-en davantage sur l’entreprise en lisant son Profil du commanditaire ou en vous rendant à www.ibigroup.com.

 


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